L’Autel des Encens

« Fais un Mizbéa’h – autel – en bois de cèdre pour y brûler l’encens… Aaron brûlera l’encens sur cet autel chaque matin… Cet encens sera perpétuel devant l’E-ternel, pour toutes vos générations. »

 (Exode 30 – 1,7,8)

Ce passage donne les instructions pour la fabrication des ustensiles du Temple et des vêtements sacrés des Kohanim – les prêtres.

La dernière Mitsva énoncée par la Paracha concerne la construction d’un autel à encens en or. De ce fait, nous pouvons déduire que l’offrande de l’encens – la Kétoreth – constituait le point culminant des différents rites et services faits dans le Sanctuaire.

Analysons donc les particularités de ce rite :

L’encens était offert chaque jour par un Kohen différent ; seul un Kohen pouvait entrer dans l’enceinte du Sanctuaire ; aucune autre personne ne devait être présente au moment où le Kohen procédait à son offrande. Le Kohen se retrouvait seul face à la Présence Divine.

C’est en ce point que nous pouvons faire le parallèle avec le service de D-ieu de chaque Juif. Nous atteignons le plus haut niveau de pratique de la Torah et des Mitsvoth lorsqu’ils sont appliqués dans la discrétion et sans fanfare ; dans cette situation, chacun de nous se retrouve face à la Présence de D-ieu.

En réalité, nous pouvons dire que chaque Juif est considéré « Kohen » ; d’ailleurs, Hachem ne dit-Il pas à Moché : « Vous serez pour Moi une nation de Kohanim. » A l’instar des Kohanim qui furent choisis pour faire le service dans le Sanctuaire au nom de toute notre nation, chaque Juif fut choisi pour servir Hachem. Aussi, le service de D-ieu de chacun a une résonance collective au-delà de l’intérêt individuel.

La meilleure façon d’exécuter une Mitsva – et particulièrement la Tsédaka – est de l’appliquer à l’abri des regards et des flashs médiatiques. Un Juif ne devra jamais faire une Mitsva dans le but d’être reconnu où d’être cité dans les journaux pour ses œuvres. La discrétion est la forme la plus parfaite pour entreprendre une bonne action ; ainsi, seuls D-ieu et le participant en sont informés. Le dialogue avec D-ieu se fait alors intime, à la manière de l’encens qui n’était offert par le Kohen qu’en Présence de D-ieu.

En outre, à l’instar de l’encens offert dans le Temple, le service de D-ieu fait dans la discrétion cause et engendre la manifestation de Ché’hina – la Présence Divine – à travers le monde.

Likouté Si’hoth Vol I